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Il a su ouvrir la Suisse avec intelligence

Le conseiller fédéral Joseph Deiss est un politicien, qui n’a pas accompli des progrès avec des méthodes aussi spectaculaires que tonitruantes, mais avec intelligence, persévérance et beaucoup de compétences. En tant que ministre des Affaires étrangères, il a convaincu les citoyens de la nécessité pour notre pays d’adhérer à l’ONU. À la tête de notre département, il a élaboré une nouvelle politique économique extérieure tournée vers des marchés prometteurs pour nos entreprises et s’est attelé à libéraliser le marché intérieur en l’ouvrant à la concurrence. Le conseiller fédéral Joseph Deiss, fidèle à son idéal à la fois libéral et social, a accompagné les mutations inhérentes à la mondialisation et s’est employé à ouvrir les frontières. Pour l’économiste du Conseil fédéral, la croissance est la base sur laquelle l’État social peut agir: pour les assurances sociales, pour les régions et pour tous ceux en difficulté. C’est la raison pour laquelle il s’est battu pour que le «oui» l’emporte sur tout le territoire suisse lors des votations sur les accords bilatéraux avec l’UE. Il s’est pleinement engagé en faveur des accords de libre-échange et a ouvert des négociations en ce sens avec de nombreux pays. Il a siégé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) des nuits entières pour conforter au mieux la position de la Suisse. Avec la Politique agricole (PA) 2011, il a cherché à répondre aux défis de l’OMC et de la mondialisation. Il s’est, en outre, fortement investi en faveur des nouveaux articles constitutionnels pour l’éducation et la loi sur la formation professionnelle. L’activité qu’il a déployée au profit des régions périphériques, de montagne et frontalières a marqué la nouvelle politique régionale. Ces réformes qu’il a menées sans défrayer la chronique et qui se poursuivent résolument, ont permis à la Suisse d’occuper une place de choix. Les réformes politiques n’améliorent, évidemment, pas seules la croissance et le bien-être; la reprise économique mondiale est nécessaire. Toutefois, le conseiller fédéral Joseph Deiss, par son engagement et son opiniâtreté, a instauré un climat qui a redonné confiance au citoyen et à l’économie, après tant d’années de stagnation, dans la capacité de notre pays à accomplir des réformes. Le conseiller fédéral Joseph Deiss a préparé la Suisse à son avenir, convaincu que celui-ci passe nécessairement par davantage d’ouverture envers l’Europe et le monde ainsi que par une concurrence intensive sur le marché intérieur, pour le bien de tous nos citoyens. Soyez très sincèrement remercié, M. le conseiller fédéral, pour un tel engagement de votre part.

Proposition de citation: Jean-Daniel Gerber (2006). Il a su ouvrir la Suisse avec intelligence. La Vie économique, 01 juillet.