Rechercher

Une licence bancaire pour PostFinance? Débat entre J. Bucher, directeur de PostFinance, et P. Vincenz, CEO du groupe Raiffeisen

Une licence bancaire pour PostFinance? Débat entre J. Bucher, directeur de PostFinance, et P. Vincenz, CEO du groupe Raiffeisen

Les Chambres fédérales examinent actuellement la révision totale de la législation postale, ce qui inclut les buts commerciaux de la Poste et l’élargissement de ses activités dans le domaine des hypothèques et du crédit. Durant leur session d’été, elles ont rejeté pour des raisons de politique économique une initiative parlementaire demandant que la Poste soit autorisée à prêter des capitaux en Suisse sous la forme de crédits et d’hypothèques. Dans le débat ci-après, les intervenants évoquent l’octroi d’une licence bancaire à PostFinance et son impact sur la place bancaire, l’économie, les clients, sans oublier les contribuables.

La Vie économique: M. Bucher, dans la continuité du débat politique sur l’élargissement de l’activité commerciale de PostFinance, vous avez déclaré que cette dernière était prête à se passer de la garantie de l’État. Pourquoi tenez-vous tant à une licence bancaire?  Jürg Bucher: PostFinance propose déjà une gamme complète de produits bancaires. Elle doit élargir sa marge de manoeuvre, afin dinvestir ses capitaux dans des crédits privés et commerciaux en Suisse. Je le répète depuis des années: nous n’avons pas vraiment besoin de la garantie d’État et nous souhaitons y renoncer. Nous sommes ainsi nettement en faveur d’un assujettissement de PostFinance à l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma). Notre modèle d’affaires est performant: il offre des conditions et des produits de bonne qualité, il attire de nombreux clients tout en nous permettant des bénéfices remarquables. Le rendement des capitaux propres oscille entre 15 et 20%.   La Vie économique: M. Vincenz, le groupe Raiffeisen fait partie des principaux opposants à l’octroi d’une licence bancaire à PostFinance. Cette attitude se justifie-t-elle encore, si M. Bucher veut renoncer à la garantie d’État? Pierin Vincenz: Si PostFinance voulait réellement renoncer au cautionnement public, il faudrait rapidement séparer cette entreprise de l’État. La Confédération a des responsabilités à son égard: la garantie qu’elle accorde à la Poste s’étend à PostFinance. Cependant, la privatisation totale serait une option entièrement différente de celle qui a été débattue jusqu’ici et ne reflèterait pas la véritable volonté politique. La garantie d’État dont bénéficie PostFinance au niveau fédéral – de même que les banques cantonales à leur propre niveau – est une entrave à la concurrence. C’est la raison pour laquelle nous nous opposons à l’octroi d’une licence bancaire.  La Vie économique: L’affaire de l’UBS a montré que, dans des cas particuliers, les deux grandes banques peuvent aussi recourir à une garantie indirecte de la Confédération. L’État n’a-t-il pas toujours quelque responsabilité dans le maintien du système financier? P. Vincenz: Avec cet argument, on devrait nationaliser toutes les banques. Au revoir l’économie de marché! Il ne faut pas mélanger les tâches de l’État et celles de l’économie privée. À mes yeux, le monde politique doit trouver de toute urgence des réponses aux questions suivantes: comment le secteur bancaire peut-il saffranchir de l’aide de l’État? Comment prévenir une répétition de l’affaire UBS? Il convient de réduire le plus possible l’influence des pouvoirs publics. Et les banques qui commettent des erreurs stratégiques doivent disparaître. J. Bucher: Les banques d’une certaine taille sont trop importantes pour le fonctionnement de l’économie – sur le plan national et même mondial. La crise financière l’a montré clairement. Vouloir réduire radicalement l’influence de l’État ne me semble pas des plus judicieux en l’état actuel des choses. P. Vincenz: En Suisse, une seule banque a connu de grandes difficultés. Dans son ensemble, le système bancaire helvétique a bien surmonté la crise financière. Ce cas particulier ne justifie en aucune manière que l’État accorde maintenant sa garantie à toutes les banques et à tous les instituts financiers. Ce ne serait pas dans l’intérêt des contribuables. J. Bucher: Il est vrai que les banques suisses ont bien résisté à la crise financière, tout comme PostFinance. Même si son portefeuille de placements – actuellement de 70 milliards de francs – est relativement exposé puisqu’une partie des capitaux sont investis à l’étranger, elle a pu maintenir les corrections de valeur au niveau le plus bas possible. Cela se reflète dans ses bons résultats.  La Vie économique: Si votre établissement affiche de bons résultats malgré la crise financière et est solidement implanté sur le marché, quelles raisons y aurait-il encore de changer un modèle d’affaires aussi performant? J. Bucher: Nous voudrions réinvestir en Suisse l’argent de nos clients, qui sont eux-mêmes exclusivement domiciliés dans ce pays. Aujourd’hui, nous devons placer plus de 50% de nos capitaux sur les marchés monétaire et financier internationaux. Une licence bancaire bénéficierait d’une part à l’économie nationale. Elle accroîtrait, d’autre part, la flexibilité de PostFinance, ce qui se traduirait par une réduction des risques. Si nous avions eu un solide portefeuille d’hypothèques suisses, j’aurais été un peu plus détendu durant les douze derniers mois. P. Vincenz: Les instituts garantis par l’État ont été nettement avantagés depuis l’éclatement de la crise financière, laquelle a fortement mis l’accent sur le facteur sécurité. L’énorme afflux d’argent de la clientèle vers PostFinance n’est donc pas le résultat d’une performance commerciale extraordinaire. Si la garantie d’État permet doffrir de nouvelles prestations financières sur les marchés internationaux des capitaux, cela constitue une nouvelle entrave à la concurrence. Cette caution présente des avantages substantiels, tout particulièrement par rapport au refinancement et à la transformation des échéances. Pour être clair, j’aimerais prendre l’exemple suivant: si la Confédération subventionnait la farine à 30% pour un groupe de boulangers mais pas pour les autres, il faudrait légitimement s’attendre à une forte résistance de la part de ceux qui seraient discriminés. J. Bucher: PostFinance avait déjà triplé son volume d’affaires avant la crise financière, autrement dit à une époque où la sécurité ne jouait pas un rôle central pour les clients. Que l’on nous reproche encore notre succès, cela me fait sourire. Notre modèle d’affaires est différent de celui des autres banques de détail en Suisse. Nous sommes un institut à forte proportion de passifs, qui s’est construit sur le trafic des paiements et l’épargne. Nous recevons beaucoup d’argent provenant des transactions financières et des dépôts, et nous devons ensuite le placer sur le marché aux meilleures conditions possibles.   La Vie économique: Comment jugez-vous la situation actuelle sur le marché des crédits? Traversons-nous une phase d’assèchement? J. Bucher: Dans le secteur des hypothèques, où nous sommes actifs par l’intermédiaire de nos partenaires, nous constatons que la demande s’est très bien développée. Au cours du premier semestre de 2009, PostFinance a affiché une croissance significative, bien qu’elle ne soit pas la plus avantageuse sur ce marché. Pour les clients commerciaux, les choses sont différentes. Le financement des collectivités de droit public s’est détériorée en raison de la disparition de nombreuses banques étrangères. Au cours des 18 mois écoulés, nous avons massivement augmenté notre présence sur ce marché. Dans l’industrie d’exportation, les entreprises connaissent certainement des goulets d’étranglement, ce qui a suscité différentes initiatives politiques. La situation des petites et moyennes entreprises (PME) est un peu moins problématique. On ne peut donc pas parler d’une pénurie généralisée du crédit en Suisse. P. Vincenz: Le groupe Raiffeisen accompagne 130 000 entreprises en Suisse. Nous avons une bonne vue d’ensemble du marché et constatons qu’il n’y a pas d’assèchement du crédit dans notre pays. Les banques sont toujours là pour assurer le refinancement et il existe suffisamment de prestataires en Suisse. En outre, PostFinance ne peut pas accorder des prêts selon d’autres critères que ceux de l’économie de marché, qui ont largement fait leur preuves. Ceux régissant l’attribution de crédits sont connus.  La Vie économique: M. Bucher, n’y a-t-il pas un danger que PostFinance, une fois munie de sa licence bancaire, tende à accorder des crédits selon des critères politiques, s’exposant ainsi à des risques inutiles? J. Bucher: Je m’opposerais fermement à de telles tentations. Il n’est pas concevable de donner à PostFinance la possibilité d’accorder des crédits répondant à des objectifs politiques, quels qu’ils soient. Elle courrait ainsi des risques importants. Il faut, au contraire, intensifier la concurrence et surtout réduire la dépendance des entreprises à l’égard des deux grandes banques, lesquelles financent entre 40 et 60% du volume total des crédits commerciaux. Cela représente une concentration des risques pour l’économie suisse, comme la crise financière l’a montré clairement ces derniers mois. De toute évidence, les autres banques n’ont pas réussi jusqu’ici à entamer ces parts de marché. PostFinance serait une force supplémentaire qui pourrait attribuer des crédits aux entreprises de manière très professionnelle et prudente. P. Vincenz: La Suisse ne manque pas de banques pour accorder des crédits aux entreprises. En termes de volume, il se peut que les grandes banques soient plutôt actives auprès des grosses entreprises. En ce qui concerne les PME épine dorsale de notre économie , la concurrence entre les établissements bancaires suisses suffit, puisquelles sont desservies aussi bien par les banques cantonales et régionales que par le groupe Raiffeisen. PostFinance maîtrise certainement la gestion des risques. On ne peut, toutefois, nier qu’il existerait au bout du compte un cumul de risques pour l’État et donc pour le contribuable, si des banques qui lui sont soumises s’engageaient davantage sur ce marché. J. Bucher: Cette affirmation est trop simple. Placer 70 milliards de francs sur les marchés monétaire et financier internationaux n’est en aucun cas dénué de risques. P. Vincenz: Cela dépend du point de vue. Pour la Confédération et les cantons, il y a un risque important à voir toutes les banques investir en Suisse – non pas parce que PostFinance serait incapable de pratiquer correctement l’octroi de crédits, mais simplement à cause de l’accumulation de ce type d’opérations dans notre pays. Quand M. Bucher met dans la balance les 70 milliards de francs d’avoirs qui pourraient être placés en Suisse grâce à la licence bancaire, j’estime que cet argument est un moyen de pression direct sur les décideurs politiques.  La Vie économique: Le niveau des fonds propres n’est qu’une des conditions que PostFinance devrait remplir pour obtenir une licence bancaire. Elle pourrait être soumise à la surveillance de la Finma et astreinte à une série de contrôles externes; elle devrait, en outre, développer ses contrôles internes. M. Bucher, ne sous-estimez-vous pas les coûts liés à toutes ces procédures? J. Bucher: Un institut financier qui administre un capital aussi important que le nôtre ne peut pas être géré de manière semi-professionnelle. Nous avons établi depuis longtemps des mécanismes de contrôle et ils fonctionnent remarquablement bien. Si tel n’avait pas été le cas, la Confédération aurait véritablement eu un sérieux problème pendant la crise financière. Pour nous, l’assujettissement à la Finma constitue un avantage. Il améliorera la transparence et forgera la confiance vis-à-vis de structures de surveillance aujourd’hui très fragmentées.   La Vie économique: M. Vincenz, comment jugez-vous sur le plan organisationnel le processus lié à l’obtention d’une licence bancaire? P. Vincenz: Aujourd’hui, PostFinance est comparable à une caisse de pension qui reçoit de l’argent et le place sur le marché des capitaux. Il ne faut pas sous-estimer ce que représenterait sa transformation en banque, M. Bucher. Vous et vos collaborateurs parviendriez certainement à maîtriser le processus, en y consacrant peut-être plus de temps que prévu, en raison des nouvelles fonctions à développer. La prudence est de mise lorsqu’on crée une banque; une croissance trop rapide recèle des risques. Au niveau du recrutement du personnel, il faut également procéder de manière très rigoureuse et vouer une grande attention à la qualité. J. Bucher: Il y a déjà quelques temps que nous proposons des crédits à travers des partenariats et nous connaissons très bien ce domaine. Toutes les opérations, l’appréciation des risques et le traitement des crédits se font chez nous. Les risques sont reportés sur le bilan de notre partenaire, ni plus ni moins.  P. Vincenz: Si vous êtes satisfait du modèle actuel et que ce n’est pas la Confédération, mais vos partenaires, en partie étrangers, qui supportent les risques, je ne changerais rien.   La Vie économique: M. Bucher, PostFinance dispose-t-elle de suffisamment de fonds propres pour une licence bancaire? Des opposants ont écrit que la Confédération devrait encore injecter un milliard de francs dans son capital pour quelle puisse respecter le ratio de levier («leverage ratio»), fixé à 3%.  J. Bucher: Ces chiffres sont fantaisistes. Pour atteindre un ratio de levier de 3%, la couverture en fonds propres du volume d’activités actuel devrait s’élever à un peu plus de deux milliards de francs. PostFinance dispose donc de ce capital. Nous l’avons constitué quasiment nous-mêmes grâce aux bons résultats de ces dernières années. Que nous entrions ou non maintenant sur le marché du crédit, le message du Conseil fédéral relatif à la loi sur la poste prévoit que, lors de la transformation en société anonyme de droit privé, la part des fonds propres nécessaires au plan de la régulation bancaire figurera au bilan de PostFinance. Ces quelque deux milliards de francs incluent encore 35% de réserves. Ceux qui prétendent que la Confédération devrait injecter des capitaux dans PostFinance racontent donc des histoires à dormir debout. P. Vincenz: Le fait est que les bénéfices proviennent en grande partie des activités de la Poste dans le trafic des paiements. PostFinance n’a été créée qu’après coup. L’argent généré dans ce secteur appartient par conséquent à la Confédération. On ne peut pas simplement faire passer ces fonds propres de l’autre côté et les octroyer à PostFinance.  J. Bucher: Je répète que les activités actuelles doivent être financées par des fonds propres qui couvrent les risques. Lorsque la Poste a été organisée au milieu des années nonante, on a clairement établi que les bénéfices du groupe devaient servir à constituer des fonds propres et à financer la caisse de pension, tandis qu’une partie serait versée à la Confédération. La Poste a besoin de ces recettes. Dans le trafic des paiements, nous avions d’ailleurs affaire à de sérieux concurrents, face auxquels nous avons fini par nous imposer. En revanche, le versements despèces au guichet postal est une prestation qui couvre tout juste ses coûts. Par le passé, nous avons enregistré des déficits importants.  P. Vincenz: Le trafic des paiements dans les offices postaux est une tâche ancienne; il relève du service universel, dont la Confédération a chargé la Poste. Ce mandat lui a permis de gagner de l’argent, puis de réaliser de bons très bons – placements, je tiens à le souligner. Aujourd’hui, on ne peut pas simplement dissocier ces capitaux. Ils appartiennent à la Confédération. Et c’est d’elle que viendront les fonds propres, le cas échéant.  La Vie économique: M. Vincenz, à votre avis, quels effets pourrait avoir sur votre groupe l’octroi d’une licence bancaire à PostFinance?  P. Vincenz: Si PostFinance bénéficie d’une licence bancaire et d’une garantie étatique, cela faussera la concurrence. Je suis d’avis que les affaires postales doivent être traitées par la poste et les affaires bancaires par la banque. C’est aussi l’offre qui convient le mieux aux zones structurellement faibles. Sinon, la pression de la concurrence s’y accroîtra tellement que cela aboutira à fermer de nouveaux offices de poste et des succursales bancaires. Cela se répercutera sur la stratégie de la Raiffeisen, qui devra prendre des mesures en conséquence. En revanche, nous saluerions l’arrivée sur le marché d’une PostFinance entièrement privatisée, munie d’une licence bancaire, mais qui ne recevrait aucune espèce d’aide étatique. J. Bucher: Avec ou sans licence bancaire, PostFinance continuera de croître et de développer ses activités de crédit – en s’associant si nécessaire à un bon partenaire, comme celui que nous avons à Munich pour les hypothèques. Il est, d’ailleurs, illusoire de croire que l’on pourra maintenir le réseau d’offices postaux dans ses dimensions actuelles sans fournir de prestations financières. PostFinance génère, par ses différents services, la moitié du revenu des offices de poste. Si nous réduisions nos activités, cela aurait pour ces derniers de graves conséquences. Par contre, je n’ai encore jamais entendu parler de banques régionales, cantonales ou de Raiffeisen qui auraient connu des difficultés ou auraient été obligées de fermer des succursales à cause des minuscules parts de marché détenues par PostFinance dans le domaine hypothécaire.  P. Vincenz: C’est au monde politique de décider sur les subventions croisées. Dans les faits, un tel financement existe bien entre les offices postaux et l’activité bancaire.  La Vie économique: Quelle est votre position sur les subventions croisées de la Poste? J. Bucher: Il existe effectivement un subventionnement croisé, mais dans l’autre sens. PostFinance paie l’ensemble des coûts complets engendrés par le réseau d’offices de poste. Au cours du premier semestre de 2009, elle a contribué pour plus de la moitié au résultat d’exploitation de la Poste, une proportion qui va continuer d’évoluer. Le problème se situe à ce niveau-là aujourd’hui. La Poste doit d’urgence trouver de nouveaux champs d’activité, faute de quoi elle deviendra un jour ou l’autre une entreprise publique subventionnée.  P. Vincenz: Le renforcement financier de la Poste passera par un modèle d’affaires tel que celui qui existe actuellement: il s’agit de générer de l’argent par le trafic de paiements défini dans le mandat de service universel, puis de le gérer de manière efficiente. Ainsi, on ne devrait pas construire toute l’infrastructure: analyse de crédit, surveillance du risque, unités de vente. À long terme, ce modèle d’affaires peut permettre de générer plus d’argent que la création en Suisse d’infrastructures bancaires supplémentaires totalement inutiles. J. Bucher: Avant d’envisager des placements, nous avons besoin de clients qui apportent de l’argent. Or, ceux-ci ne vont pas laisser leurs avoirs dans un établissement qui ne leur propose qu’un compte courant. La gamme de prestations doit être complète. Je comprends que les banques s’inquiètent de voir partir de très bons clients, toujours plus nombreux à venir chez nous. Cet afflux dure depuis huit ans maintenant. P. Vincenz: Cela prouve justement le succès du modèle d’affaires existant, fondé sur la garantie d’État. Celui-ci se focalise sur le trafic de paiements, selon le vieux principe «Chacun son métier et les vaches seront bien gardées».  La Vie économique: Messieurs, je vous remercie de cet entretien.

Direction de l’entretien et rédaction:Geli Spescha, rédacteur en chef de La Vie économique

Transcription de l’entretien:Simon Dällenbach, rédacteur de La Vie économique

Proposition de citation: Geli Spescha (2009). Une licence bancaire pour PostFinance? Débat entre J. Bucher, directeur de PostFinance, et P. Vincenz, CEO du groupe Raiffeisen. La Vie économique, 01 septembre.