La politique du logement est commentée dans tout le pays. Les gens s’inquiètent des majorations démentielles qui apparaissent lors d’une relocation, des congés collectifs ou des prix du terrain qui prennent l’ascenseur. Si certaines villes réagissent, la Confédération demeure passive. Elle doit au plus vite changer d’attitude.
«Nous voulons piloter le développement de Meggen et éviter que le village ne vieillisse inexorablement, que ses écoles ne soient abandonnées et que ses quatre-vingts associations ne tombent à court de personnel.» Voilà ce que disait en 2010 Arthur Bühler, alors président PLR de la commune la plus riche du canton de Lucerne. Il réclamait des logements à prix modérés pour que les familles puissent se loger. Cette situation se retrouve à Zoug et le long du lac de Zurich.
Le marché de l’immobilier, victime du rendement
Il faut ajouter la pression du rendement, qui est importante sur le marché de l’immobilier. En Suisse, beaucoup d’argent est placé pour procurer un gain ou, tout au moins, ne pas perdre de valeur. L’immobilier a, dans ce cas, un intérêt certain pour les investisseurs privés et institutionnels. Cela fait grimper les prix du sol, de la propriété et des loyers. Un droit du bail qui n’a pas d’effet sur la fixation des prix y contribue encore. La valeur plancher des loyers dans les zones sensibles continue d’augmenter massivement. Les locataires doivent être congédiés, afin que leurs successeurs paient un loyer plus important: le lien entre loyer et taux de référence fonctionne dans un seul sens, vers le haut.
La Confédération doit prendre les commandes
Il faut une réponse forte aux défis de la transition énergétique, de la préservation des espaces verts, des nouvelles exigences en matière de logements et de la probable croissance de la population. Il n’existe pas de recette toute faite, mais différentes mesures qui se combinent. La Confédération devrait pouvoir vendre librement des terrains aux coopératives. Chargée de l’aménagement du territoire, elle devrait veiller à ce que les cantons protègent les logements à prix modérés, plutôt que de les éliminer des zones résidentielles. Elle doit elle-même débourser et arrêter les excès flagrants sur le marché locatif. Le programme de construction doit, en outre, être aménagé de manière à conserver un parc de logements à prix modérés.
Proposition de citation: Töngi, Michael (2013). Secouer la Confédération. La Vie économique, 01. novembre.