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De bonnes conditions-cadres en matière de politique économique constituent la meilleure promotion des exportations. Le défi est de les maintenir.
Stefan Brupbacher, Directeur de Swissmem, Zurich

Prise de position

Le taux d’exportation de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) se situe depuis longtemps autour de 80 %. Autrement dit, l’industrie MEM réalise 80 % de ses ventes à l’étranger. En 2018, le volume d’exportations a totalisé près de 70 milliards de francs. Plus de 95 % des entreprises sont des PME.

Pour la promotion des exportations, les entreprises suisses peuvent compter sur Switzerland Global Enterprise (S-GE). Cet organisme les aide à trouver de nouveaux débouchés à l’étranger en leur fournissant des informations, des conseils et un accès à des réseaux et à des foires. Cette forme de promotion des exportations est très répandue au sein de l’OCDE. Comparé à l’étranger, l’engagement financier de la Suisse reste modeste. Et c’est bien ainsi : de bonnes conditions-cadres de politique économique demeurent la meilleure promotion des exportations. Elles doivent offrir aux entreprises la latitude nécessaire pour que les exportations restent possibles depuis un pays comme la Suisse, qui connaît des coûts et des salaires élevés.

Accords de libre-échange et accord-cadre


La politique économique extérieure est à cet égard cruciale : les accords de libre-échange doivent offrir un accès aussi facile que possible aux marchés étrangers. Les nouveaux accords avec les États-Unis et les pays sud-américains du Mercosur sont actuellement prioritaires, tout comme l’accord commercial conclu avec l’Indonésie. Dans ces pays, les entreprises suisses disposent d’un avantage par rapport à leurs concurrents de l’Union européenne (UE), qui ne bénéficient pas encore d’un tel accord.

L’UE n’en demeure pas moins le premier marché d’exportation de l’industrie MEM et la politique européenne est donc d’autant plus importante. Grâce à l’accord de libre-échange Suisse-UE de 1972 et aux accords bilatéraux, l’industrie MEM jouit d’un accès privilégié au marché intérieur de l’UE. Pour assurer et développer cet accès à long terme, notre pays doit signer l’accord-cadre institutionnel. Le marché suisse du travail est aménagé de manière relativement souple. Une bonne politique du marché de l’emploi aide les entreprises à réagir prestement lorsque les taux de change ou une faible conjoncture sur les marchés d’exportation les mettent sous pression.

Formations de qualité et fiscalité attrayante


La politique en matière de formation et de recherche est également importante. Les institutions de recherche suisses apportent une contribution essentielle à la capacité d’innovation de l’industrie. Le transfert de savoir et de technologies permet ainsi d’utiliser les résultats de la recherche dans les produits et les processus des entreprises. Le système dual de formation professionnelle assure en outre la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, essentielle pour que les entreprises puissent produire des produits et services de qualité.

Le Projet fiscal 17 est également clé : il permettra aux entreprises d’évoluer dans un cadre fiscal compétitif, attrayant et accepté internationalement. En conclusion, la promotion étatique des exportations n’a nul besoin d’être étendue. De bonnes conditions-cadres de politique économique sont bien plus décisives. Le défi est de les maintenir et de les développer.

Proposition de citation: Stefan Brupbacher (2019). Prise de position: Pondérer la promotion des exportations. La Vie économique, 25 mars.